La petite Apocalypse illustrée

par Josée Marcotte
La petite Apocalypse illustrée

« L’écrivain devrait toujours être un magicien qui tire une chaloupe de son chapeau. »

Avec Marge, la Québécoise Josée Marcotte reprenait à son compte, entre Amérique et Europe, la tradition des Plume et M. Teste, sauf que cette fois c’était au féminin.

Dans l’épopée de Marge, des personnages sont apparus, devenus récurrents, s’accaparant tout un coin de livre. Ainsi, cette Princesse Apocalypse.

Un nom pas facile à porter, en temps d’excès et de risque, où les horizons du monde sont sombres, et la langue parfois triste. La Princesse Apocalypse est aussi ce qui nous permet de tenir tout ça à distance, de retourner joyeusement les signes et les mots sur le réel.

Dans La Petite Apocalypse illustrée, il n’y a que l’ordre alphabétique à bien vouloir respecter l’usage du dictionnaire. Les définitions s’affolent. Les mots-valises (argumentir, boulivresque, dégoûrager, divertissang, ou bien quand « bordélique » signifie seulement que vous aimez le vin de Bordeaux) sont cette révolte de la langue contre ce qu’on aurait voulu en faire, dans ce terne monde utilitaire. Et les puits de la vieille littérature ne sont jamais très loin dessous.

Mais chaque définition appelle d’autres détournements, signes, personnages, slogans et publicités, dans un jeu où images et mots sont à égalité.

Et c’est tout notre rapport au monde qui est ravivé. Attention, insolence. Attention, pièges et glissades. Mais confiance : c’est notre pouvoir de nommer ici qui reprend force, va plus loin que la réalité.

– Présentation de François Bon, écrivain

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La Petite Apocalypse illustrée, 2012, œuvre numérique.